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#1 08/08/07 16:08

Révo!
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Sarko l'africain, fantômes du passé.

On en a pas parlé sur la buvette du "discours de Dakar". C'est un monument pourtant. On nous parle de Tintin au Congo mais Sarko au Sénégal vaut son pesant de cahouètes et de bananes.

Copie-collage d'un article très intéressant et très révélateur d'une vision très Troisième République de l'Afrique, et une vision tradi du temps, la lutte entre temps cyclique et temps linéaire:

Ainsi donc, le déterminisme de la pédophilie était un signe avant-coureur, une mise en jambe de campagne avant les choses sérieuses. Dans une allocution sidérante prononcée à Dakar, Nicolas Sarkozy qui ose tout, et c’est à cela qu’on le reconnaît, a dévoilé le fond d’une pensée qui, si les mots ont un sens, est la parole officielle française la plus raciste depuis longtemps. Chimiquement pure.

Ainsi donc, « le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain [.] dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès. Dans cet univers où la nature commande tout, [ il ] reste immobile au milieu d’un ordre immuable où tout semble être écrit d’avance. Jamais l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin. » Nous y voilà. La chaleur, le rythme des saisons.

Nicolas Sarkozy a oublié de concéder que dans cet océan de médiocrité, l’Africain, au moins, avait le rythme dans la peau et courait vite. Le tableau aurait été parfait. Une typologie lamentable, qui n’est même pas du néocolonialisme mais du bon vieux colonialisme à l’ancienne, à la Jules Ferry. Car à quoi servent ces considérations d’arrière-zinc ? A parler de la colonisation bien évidemment. Oh, certes, cruelle ! Mais que l’on se rassure, si terrible qu’elle soit, la colonisation a « ouvert les cœurs et les mentalités africaines à l’universel et à l’Histoire ». On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs. Ces mots ont été prononcés par notre plus haut représentant. En notre nom. Mais depuis combien de temps ne parle-t-on plus comme cela ?

Doit-on rappeler au président de la République ces propres mots, prononcés quelques jours plus tôt au Mémorial de la Shoah, ces mots justes et pertinents, s’inscrivant dans la lignée de ceux de Jacques Chirac : ne jamais oublier, assumer sa part de responsabilité. Pourquoi à Paris ces mots forts qui insistent sur la permanence de la mémoire, et en Afrique ces mots veules qui font de la mémoire des crimes de la colonisation une réalité que l’on concède du bout des lèvres, pour aussitôt appeler à ne pas s’y complaire. Est-ce trop demander, au XXIe siècle, que d’attendre d’un président un minimum de cohérence ?

Ces mots dessinent-ils le portrait d’un raciste fanatique ? Non bien sûr. Notre Président ne se lève pas le matin en maudissant les Africains.

Mais cela ne suffit pas à l’absoudre, tout comme il ne suffit pas d’emmener Basile Boli pour faire passer la pilule. Et être capable de prononcer un discours sur l’homme Africain, et de toutes ses supposées tares de même que l’on incline à penser que l’on naît pédophile, c’est incontestablement s’inscrire dans une anthropologie raciste, une vision rancie et fermée du monde, où l’Europe civilisatrice et l’Afrique éternelle se regardent en chiens de faïence.

Cruelle déception pour tous ceux qui, indépendamment du reste, pouvaient espérer de la France qu’elle passe un cap. Solidement ancrée sur sa vigilance face aux aventures impériales états-uniennes, elle avait en revanche donné trop souvent l’impression d’être frileuse sur les droits de l’homme, officiellement au nom du très chiraquien « respect de la différence » pour les régimes en place.

Nicolas Sarkozy, dans son discours au soir de son élection, s’étant présenté comme le président des droits de l’homme (du moins à l’étranger) on pouvait espérer de sa part une audace, puisée aux sources du libéralisme politique, qui aurait permis de rompre avec le paternalisme gaulliste, sans renouer pour autant avec l’impérialisme. On assiste avec stupeur à une régression inattendue qui ne manquera pas de nous isoler encore plus aux yeux de nos partenaires africains.

Cette parodie de discours prétendument direct, qui s’autorise toutes les outrances sur la base de sa sincérité autoproclamée, est une marque d’infamie. Reste une question. Dans un pays normal, ces propos devraient mettre le feu au débat. Mais en ces temps où il est de bon ton d’être décomplexé, tout devient possible, comme dirait l’autre. Mais, citoyens, commentateurs, représentants, qu’auriez-vous dit si ces mots, ces catégorisations pitoyables et scandaleuses, étaient sortis de la bouche d’un Le Pen ? A quels feux croisés aurions-nous assisté !

Mais non, l’indignation de la presse sénégalaise semble n’avoir eu d’égal que le silence incroyable de tout ce que nous pouvons compter d’intellectuels, de ligues de droits de l’homme.

Thomas Heams

Thomas Heams, maître de conférences en génétique à Paris.






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#2 08/08/07 16:11

Révo!
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Messages: 45

Re: Sarko l'africain, fantômes du passé.

Je m'auto réponds 2ème citation:

Voici des extraits du discours d’un Nicolas Sarkozy plus arrogant que jamais, plus raciste que jamais, plus méprisant que jamais envers les Africains. En visite d'Etat au Sénégal : SARKOSY fait la leçon aux Africains « L’Afrique a sa part de responsabilité dans son propre malheur. Ce sont des Africains qui ont vendu aux négriers d’autres Africains…Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire.Le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance…».

« L’Afrique a sa part de responsabilité dans son propre malheur. Ce sont des Africains qui ont vendu aux négriers d’autres Africains… Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire.

Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. Le problème de l’Afrique, c’est de cesser de toujours répéter, de toujours ressasser, de se libérer du mythe de l’éternel retour, c’est de prendre conscience que l’âge d’or qu’elle ne cesse de regretter, ne reviendra pas parce qu’il n’a jamais existé.



Le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance… Le défi de l’Afrique, c’est d’apprendre à se sentir l’héritière de tout ce qu’il y a d’universel dans toutes les civilisations humaines. C’est de s’approprier les droits de l’Homme, la démocratie, la liberté, l’égalité, la justice comme l’héritage commun de toutes les civilisations et de tous les hommes. chaque peuple a connu ce temps de l’éternel présent, où il cherchait non à dominer l’univers mais à vivre en harmonie avec lui. Temps de la sensation, de l’instinct, de l’intuition. Temps du mystère et de l’initiation.



Temps mystique ou le sacré était partout, où tout était signes et correspondances. Temps des magiciens, des sorciers et des chamanes. Temps de la parole qui se répète de génération en génération et transmet de siècle en siècle des légendes aussi vieilles que les dieux. L’Afrique a fait se ressouvenir à tous les peuples de la terre qu’ils avaient partagé la même enfance. Elle en a réveillé les joies simples, les bonheurs éphémères et ce besoin de croire plutôt que de comprendre, de ressentir plutôt que de raisonner, d’être dans l’harmonie plutôt que dans la conquête. La réalité de l’Afrique, c’est celle d’un grand continent qui a tout pour réussir et qui ne réussit pas parce qu’il n’arrive pas à se libérer des mythes. si tu choisis la démocratie, la liberté, la justice et le Droit, alors la France est prête à s’associer à toi pour les construire».





En visite d'Etat au Sénégal : SARKOSY fait la leçon aux Africains

Pour une leçon inaugurale, Nicolas Sarkozy n’a pas eu droit hier, à l’Ucad II, à des ovations à la fin de son discours. Parce qu’une grande partie de son auditoire n’a pas du tout apprécié de le voir ainsi s’ériger en donneur de leçons. La leçon dite inaugurale d’hier de Nicolas Sarkozy, si c’en est une, n’a pas eu l’effet escompté. Le propre d’une leçon est d’être retenue et assimilée.



Or, après le dernier mot prononcé dans son speech, le président français n’a pas eu droit au standing ovation qui sied en pareilles circonstances. C’est à peine si des étudiants, exacerbés, n’ont pas été tentés de le huer. La mine peu réjouie de nombre de personnes au sortir de la salle de l’Ucad II en dit, aussi, long sur la réception mitigée que le discours a eu auprès de l’assistance. C’est que Sarkozy a vraiment pêché. Emporté par sa fougue caractéristique et ses vérités crues, l’hôte du Sénégal a fait plus dans le dénigrement qu’il n’a cherché à convaincre encore les sceptiques quant à ses capacités à changer le cours de l’histoire, en apportant une nouvelle orientation dans les relations entre son pays et le continent noir et que les Africains plus que les Français appellent de leur vœu.



Hélas, le théoricien de ‘l’émigration choisie’ a donné raison à ceux qui doutaient qu’il venait chez nous, non pas pour échanger et voir ensemble comment rendre plus fécondes et dans un respect mutuel, les relations séculaires entre la France et l’Afrique, mais pour tenter de nous humilier.



En fait, c’est ainsi que nombre d’universitaires et étudiants présents à l’Ucad ont perçu l’exercice auquel s’est livré hier l’hôte du président Wade. Comment dans ce prestigieux temple du savoir où d’éminents intellectuels français ont contribué à former d’illustres fils du continent et qui font aujourd’hui la fierté de l’Afrique entière, Sarkozy a-t-il osé soutenir que nous portons en nous les germes de l’anti-développement, se sont demandés bien des membres de son auditoire.



En fait, ainsi que l’ont souligné des universitaires présents dans l’amphithéâtre, le président de la République française ne connaît pas l’Afrique. Sinon, croient-ils savoir, il n’aurait pas considéré que, dans notre ‘univers où la nature commande tout’, nous restons, nous autres Africains, ‘immobiles au milieu d’un ordre immuable où tout est écrit d’avance’. Aberration ne pouvait être plus infâmante, à leurs yeux.



Pourtant, parmi les illustres personnes l’ayant accompagné dans son périple africain, il y a une Sénégalaise bon teint qui occupe un poste stratégique dans le gouvernement français, mais aussi reste au cœur de son dispositif politique.



Ou faut-il finalement croire que Rama Yade n’est là que pour amuser la galerie, mais pas du fait d’une compétence avérée. Combien, en outre, sont-ils, ces Africains à se hisser au rang des meilleurs de ce monde ? Ou encore combien sont-ils ces jeunes génies natifs de l’Afrique qui n’ont pu assurer leur épanouissement intellectuel du fait d’un système éducatif imposé en contrepartie d’une aide étrangère ?



Sans vouloir faire l’apologie de la violence en Afrique, est-ce vraiment l’apanage du continent noir, ainsi qu’a semblé le soutenir Nicolas Sarkozy. A-t-il oublié les massacres de Serbie ? Sont-ce les Africains qui s’entretuent en Irlande du Nord ? N’y a-t-il pas d’autres foyers de tension en Europe ou ailleurs qu’en Afrique ?





Source:

Walf Fadjiri, Senegal

Lire le

Discours De M. Nicolas Sarkozy, Président de la République Française Prononcé à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal, le 26 juillet 2007






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#3 08/08/07 19:21

Minédipiù
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Re: Sarko l'africain, fantômes du passé.






Bandéra véchja, ònòre di capitanu...
Nostru sognu chi cantarà !

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#4 25/08/07 22:11

çabaigne
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Re: Sarko l'africain, fantômes du passé.

Bonsoir,

J'ai passé quelques années en Afrique et j'aime les africains pour leur manière de vivre, leur optimisme désarmant, leur capacité à prendre en charge les déshérités, finalement pour ce qu'ils sont !

Mais que cela ne nous fasse pas oublier qu'au Sénégal on entendait  souvent que 'si le pays était peuplé de chinois, ce serait le plus riche d'Afrique !'

Je ne suis pas sur qu'on puisse être à la fois sympa, poète, et   économiquement éfficace.
Ca se saurait  .

Ils ont choisi (?) leur mode de vie : bravo ,  et j'en garde un excellent souvenir.

Mais on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre !

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