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Soirée cauchemardesque en touche.


Pour son deuxième déplacement en dix jours chez des équipes du bas du tableau, Grenoble avait la possibilité de poursuivre sa bonne série en cours. À Aurillac, tout s’était joué dans le money time sans pour autant dire que la victoire ait été imméritée. Bien au contraire, puisque qu’à partir de la 44e minute du match, Grenoble alignait un 17 à zéro démontrant au passage sa domination sur les Cantaliens.

Une semaine plus tard contre les Angoumoisins, contraints à la victoire pour sauver leur peau en Pro D2, le staff grenoblois savait que le match serait serré tout comme celui du match aller au Stade des Alpes, en novembre dernier. A cette époque, la victoire iséroise avait été acquise dans les toutes dernières minutes lorsque Jean-Charles Orioli s’était écroulé derrière ligne à la suite d’un beau maul porté. Lors de cette soirée automnale, la touche grenobloise avait fait un cent pour cent (17 lancers réussis sur 17 tentés). Ce vendredi, ce fut totalement le contraire, sur les onze lancers, seulement deux ballons gagnés, et encore à l’arrache, aucun lancement de jeu sur touche, aucun maul porté ! Devant un tel naufrage dans ce secteur de la conquête, d’une importance capitale pour se procurer des occasions, inutile d’espérer gagner, à moins d’un coup de chance inouïe. Indéniablement, la vidéo a dû tourner à fond par le staff angoumoisin durant la semaine de préparation pour décrypter les annonces grenobloises. L’alignement isérois n’a pas su trouver les solutions au cours des 80 minutes, et pourtant avec Clément Ancely et Thomas Lainault, deux preneurs fiables, et Mathis Sarragalet et Enzo Camilleri, deux lanceurs adroits, rien n’aura fonctionner normalement. Une soirée à oublier dans le domaine de la touche.

Au vu du jeu proposé par les Grenoblois en première mi-temps, il y a de quoi avoir beaucoup de regrets. Dès que les Isérois étaient en possession du ballon, celui-ci circulait plutôt bien, les attaquants le recevaient dans le bon timing et très peu de déchet dans les transmissions. Au début de la rencontre, sur un ballon perdu par les Angoumoisins dans l’alignement, les Grenoblois se retrouvent rapidement dans la zone de marque. Sur un bon enchaînement de jeu des avants, Marnus Schoeman arrive à déposer le ballon sur ligne en passant par un trou de souris. On sent des Grenoblois particulièrement motivés, sérieux, dominateurs sur chaque possession. Ils mènent 10-0. Bautista Ezcurra, très actif ballon en main et Erwan Dridi ont réussi deux franchissements (12ième et 38ième), deux actions qui auraient mérité un meilleur sort. Les hommes d’Etcheto sont plutôt maladroits dans la conduite du jeu, ils se heurtent à la bonne défense iséroise. De plus, ils sont indisciplinés dès que Grenoble s’enfonce dans leur défense. Malheureusement, sur les trois bonnes pénaltouches iséroises consécutives, le ballon est perdu ! Donc, autant de bonnes opportunités de mettre du danger voire de scorer, je pense notamment à la très bonne occasion de la 25e ! Fabien Gengenbacher fait la grimace sur le bord de touche. Au cours de la première période, sur les cinq lancers, aucun ne trouvera preneur ! Malgré tout, c’est Grenoble qui mène logiquement à la pause : 6-13, mais les Grenoblois n’ont pas réussi à se payer de leurs efforts. Seuls, les hommes de Nicolas Nadau ont réussi à s’approcher de la ligne de marque.

Les statistiques de la première mi-temps

Touches : 5, un 0 % pour les lancers, une touche contrée par Grenoble.
Mêlée :  4 mêlées, une pénalisée de chaque côté, plus un bras cassé pour Soyaux.
Pénalités : 6 contre Grenoble, avec beaucoup de hors-jeu et 7 pénalités contre Soyaux-Angoulême.

En seconde période, la touche grenobloise poursuit son calvaire. Dès la première, acquise après une pénalité, l’alignement isérois se fait contrer. Le ballon récupéré par les Angoumoisins est vite joué, un, deux, trois plaquages loupés, c’est la panique dans la défense grenobloise. Erwan Dridi fait un croque en jambe pour éviter un essai. Carton jaune. Dans la minute qui suit, les Angoumoisins, euphoriques, dopés par leur supériorité numérique, alignent de bon temps de jeu. L’arbitre signale deux avantages consécutifs, la défense grenobloise est prise à défaut et finit par craquer en bout de ligne : essai et deuxième carton jaune ! Trois minutes plus tard, à 13 contre 15, Soyaux enfonce le clou et marque un deuxième essai : 21-13(54e). En dix minutes, depuis la touche perdue (44e) et l’infériorité numérique qui en découle, Grenoble encaisse un 15-0 et perd toute illusion de revenir au score. Indisciplinés, incapables de lancer du jeu sur les nouvelles touches, Grenoble ne peut pas s’approcher de la zone de marque. Pire, sur une pénalité récupérée, Corentin Glénat ne trouve pas la touche, sans doute, par péché de gourmandise. Il faudra attendre la 70e pour voir une bonne séquence offensive entrer dans les 22m. Pénalité pour Grenoble, fort intelligemment, Lucas Dupont demande les trois points, histoire de revenir dans les points du bonus défensif : 21-16(73e). Le coup est encore jouable. On sent que les Isérois ont retrouvé leur allant en attaque. Sur la dernière possession dans les ultimes minutes, Grenoble relance une attaque à la main depuis son camp, mais tente une passe impossible au pied à ras du sol qui file en touche ! Mais, très vite, les hommes de Nadau obtiennent une pénalité. Pénaltouche. Cette fois-ci sur un lancer long, Enzo trouve Hepetema, qui franchit, mais se retrouve très vite devant un mur. Le jeu se poursuit, mais pas debout. Le ballon est gardé au sol. Pénalité contre Grenoble, fin du match.

Un seul point récupéré, alors que quatre étaient possibles faute d’une touche efficace.
Apparemment, après le coup de sifflet final, une échauffourée a eu lieu, avec un deuxième carton jaune pour Erwan Dridi.

Les statistiques de la première mi-temps

Touches : 6, 3 lancers perdus, deux touches longues, une vite jouée.
Mêlée :  1 mêlée, pénalité contre Soyaux.
Pénalités : 8 contre Grenoble, avec deux cartons jaunes et 7 pénalités contre Soyaux-Angoulême.

Prochain match contre le leader, Oyonnax, défait à Vannes, vendredi à 21h.
Dans le midol
Les étoiles :
2 étoiles : Dridi et Glénat
1 étoile : F. Ezcurra, T Gray, T Lainault

Soyaux-Angoulême s’offre un succès de prestige par Dorian Bercheny
Le journaliste établit les statistiques des victoires de Soyaux en vue du maintien, alors que pour Grenoble, la bonne série du début de l’année 2023, s’arrête en Charentes. Il fait le constat de la domination du FCG en première période. « C’est même un petit miracle de n’être menés que de 7 points. On s’est dit les choses » précise Etcheto. Pour la deuxième période , on connaît la suite.