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Rageant !



Après la défaite concédée contre Colomiers au Stade des Alpes lors de la neuvième journée, Grenoble avait l’ambition d’aller chercher les points perdus à l’extérieur, et pourquoi pas à Aix-en- Provence, qui au classement devance le FCG d’une seule unité. Malgré un contexte peu favorable en raison des nombreuses blessures contractées pour la plupart au cours du dernier match, le staff isérois a composé, néanmoins, une équipe compétitive pour se rendre au stade Maurice-David. Si pour Grenoble, l’objectif était de ramener des points de ce court déplacement, il en était de même pour leur adversaire. Défaits à deux reprises sur leur terre, notamment par le promu narbonnais, les Provençaux avaient eux aussi à cœur de bien terminer le deuxième bloc pour faire oublier leurs deux récents revers consécutifs hors de leur base. Les deux équipes avaient donc besoin de points et de se rassurer. Et se rassurer en rugby, c’est d’abord être fort sur les fondamentaux c’est-à-dire sur la conquête. Qui allait donc être maître dans ce domaine tout au long de la rencontre pour pouvoir l’emporter ? C’est, sans doute, la question qu’a dû se poser Mauricio Reggiardo avant la rencontre. En fin connaisseur de la mêlée, comme tout bon entraîneur argentin, Mauricio ne s’est pas trompé en positionnement à droite de sa mêlée un joueur argentin, ce qui aura été la clef du match et, qui mènera à la défaite de Grenoble.

Et pourtant, l’entame du match est totalement à l’avantage des Grenoblois qui rentrent parfaitement dans la rencontre (qui est la meilleure entame de la saison) poussant les Provençaux à la faute. Trois pénalités de suite dont un maul écroulé volontaire à quelques centimètres de la ligne (qui aurait pu (ou plutôt aurait dû) être sanctionné par un essai de pénalité. Quoi qu’il en soit, Grenoble marque un tel bien essai au bout d’un quart d’heure. Grenoble domine totalement la partie, se crée des situations de scorer mais perd des ballons en conquête (pénalisée en mêlée (2 fois en vingt minutes sur les quatre mêlées jouées) et une touche bien placée, pas droite). Les hommes du technicien argentin sont très indisciplinés, sept pénalités en vingt minutes contre trois pour Grenoble, ce qui aurait mérité un jaune. Malheureusement, Grenoble n’arrive pas à en profiter pour prendre une marge suffisante au tableau d’affichage, même si le score est à leur avantage de 10 à 0 après vingt bonnes minutes. L’absence de Corentin Glénat aura été, sans doute, préjudiciable, pour tenter les pénalités longue distance. Puis sur des fautes bêtes au sol, Provence revient au score en marquant un essai suivi d’une pénalité quelques minutes après. 10 partout, tout est à refaire. Cependant Grenoble reste dominateur et bénéficie d’une nouvelle pénalité transformée par Eric Escande : 10-13, mais retombe dans ses travers en commettant une faute (hors-jeu) évitable. 13-13 à la pause. Je me dis, alors, que le coup est jouable.

Mais, c’était sans compter sur une défaillance terrible de la mêlée grenobloise qui se fait pénaliser sur leurs propres introductions les privant de munitions pour lancer des attaques. Pendant 30 minutes, le score n’évolue pas et reste bloqué à 13 partout. Durant cette période, Grenoble n’arrive pas à profiter des maladresses des Provençaux pour faire basculer en raison des problèmes en mêlée. C’est clairement le tournant du match, ce que Mauricio Reggiardo avait dû cibler en préparant le match. Tout bascule sur une faute en mêlée dans le money time, puis comble de malheur, un hors-jeu malheureux fait perdre le bonus défensif.

On a longtemps cru aux 4 points possibles, puis, on pouvait logiquement nourrir l’espoir des deux points du match nul, puis se résigner au point du bonus défensif avant d’enrager de le perdre dans les dernières secondes ! Vraiment, Grenoble méritait mieux. Mais pour cela, il aurait fallu une meilleure maîtrise de la conquête.
Pour ce deuxième bloc, le bilan est clairement insuffisant : 7 points remportés sur les 25 possibles.

On comprend, forcément l’amertume de Fabien Gengenbacher à l’issue du match « on n’a pas fait ce qu’il fallait dans la maîtrise de ce match. L’énergie et l’engagement ne manquent pas, on n’est pas payé de tout cela ».
Souhaitons une coupure ressourcante sur le plan physique et mentale pour tout un groupe qui doit forcément progresser dans la maîtrise technique, stratégique. Les places qualificatives sont bien loin mais pas inatteignables.
Deux équipes ont vraiment la maîtrise du jeu et dominent le championnat : les surprenants montois et les solides oyomen. Attention pour le prochain match de Grenoble à Carcassonne dont l’équipe est allée gagner à Colomiers ! Ce sera tout sauf une partie de plaisir.


Dans le midol :

Les étoiles :
2 étoiles : Séguret
1 étoile : Barthélémy, Escande, Fusier

« Provence Rugby reprend la main » par Denis Ghigo

Le journaliste fait le résumé du match, revient sur l bon début de Grenoble, mais surtout la bonne reprise en main des Aixois après avoir égalisé. Puis la mêlée conquérante aura fait le reste pour l’emporter. Pour Adrien Séguret, beaucoup de regrets aux regards des fautes : « on a fait trop de fautes qui nous coûte cher. Il faut vite se remettre au boulot car notre bilan comptable n’est pas bon ».

Dernière modification par fred (08/11/21 14:08)