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bonjour les forumeurs (euses)

Victoire avec la trouille au ventre !


Décidément rien n’est pas facile avec cette équipe de Grenoble. Contre l’avant dernier du championnat, les voisins drômois de Valence-Romans, Grenoble a souffert tout au long du match pour venir à bout des hommes de Johann Autier. Il n’y a pas si longtemps Stéphane Glas relevait que « le championnat est complétement fou et toutes les équipes se valent ». Il ne pouvait pas si bien dire. En effet, au vu du déroulement de la rencontre entre deux équipes que tout oppose à commencer par le classement. Et c’est justement la place respective des Valentinois, en lutte pour le maintien, et celle des Grenoblois, en lutte pour une place qualificative qui a rendu la partie très indécise, très accrochée et, au cours de laquelle chaque équipe se répondait au coup pour coup. D’un côté, les Valentino- Romanais ont eu une totale emprise sur la conquête tout au long du match dominant outragement la mêlée grenobloise qui a été pénalisée à six reprises et sanctionnée de deux bras cassés. Dans l’autre secteur de la conquête à savoir la touche, le contre des hommes de Johann Autier a posé de sérieux problèmes à l’alignement grenoblois qui a perdu 7 ballons ! En principe, avec un tel déchet en touche et en mêlée (qui a récolté un jaune), il est quasiment impossible de gagner. Et pourtant les hommes de Stéphane Glas ont réussi à se sortir de cette ornière en développant beaucoup de jeu à la main, en occupant parfaitement le camp adverse et grâce à la botte du jeune Romain Trouilloud, qui avait la lourde tâche de buter. Et quelle belle réussite ! Romain, tout juste âgé de 21 ans, n’a pas tremblé et réalise un magnifique 7/8. Vraiment pas la trouille ce jeune joueur ! Pour l’avoir vu lors de son match entre les espoirs grenoblois contre ceux du Lou, Romain avait réalisé un sans-faute au pied. Mais, ce jeune trois-quarts centre a été également très bon en attaque franchissant le premier rideau défensif du VRDR à de nombreuses reprises. Bravo au staff de lui avoir fait confiance en le titularisant pour la deuxième fois de la saison dans un match à très fort enjeu. Rien de tel pour le mettre en confiance pour la suite de la saison. Il fallait oser lui donner le rôle du buteur quand dans ton équipe tu as un spécialiste en la personne d’Enzo Selponi.

De plus dans ce match très important pour consolider une place dans le Top 6, le Staff a fait appel à de nombreux joueurs en manque de temps de jeu ou à des revenants de blessure. On a revu à l’œuvre le jeu Florian Zupan dont les qualités d’éjection du ballon (vitesse et précision) sont très intéressantes. De plus, on a revu Enzo Selponi qui a été très en jambe, très actif en attaque, réussissant d’une part un superbe franchissement et, d’autre part, une interception à l’origine du deuxième essai permettant à son équipe de prendre 11 points d’avance à six minutes du terme.

Au cours de la première mi-temps, Grenoble est très bien rentré dans la partie. Les joueurs ont tenu le ballon, le faisant circuler rapidement sans faire d’en-avant et arrivent à progresser dans le camp des Damiers. Grenoble s’approche de la ligne, se crée des occasions mais sans aller au bout. La défense du VRDR est souvent prise de court et commet des fautes. Romain Trouilloud met les points de pénalité au pied. Grenoble domine et crée une magnifique occasion par l’intermédiaire d’Enzo Selponi qui perce plein axe. Malheureusement, Romain Trouilloud laisse échapper le ballon du bout des doigts. C’était le ballon du 13-0. Alors que Grenoble perd de nombreuses minutions en touche et en mêlée, ce sont les Damiers qui marquent un essai sur leur seule unique occasion de la première période. C’est l’arrière argentin du VRDR, Juan Segundo Tuculet (très dangereux tout au long du match), qui franchit la défense grenobloise, puis sert magnifiquement son compère du centre qui file à dame. Faute d’avoir eu les bons ballons en touche, c’est Grenoble qui est mené 7 à 6 contre le cours du jeu. Cependant, les hommes de Stéphane Glas, piqués au vif, répliquent superbement par un long temps de jeu qui amène le ballon au capitaine, Steeve Blanc Mappaz, qui d’un crochet intérieur suivi d’un passage en force entre trois Valentinois franchit la ligne ! Superbe essai. Mi-temps 10 à 11, un petit point d’avance pour Grenoble qui a joué contre le vent.

Lors du seconde acte, les deux équipes se livrent à une bataille féroce en défense. On assite, alors, à un chassé-croisé des buteurs. Grenoble, par l’intermédiaire de la botte magique de Romain maintient le VRDR à quatre unités. Grenoble tente d’occuper un maximum le camp adverse en jouant au pied avec l’appui du vent. En revanche, contre le vent, Valence-Romans doit remonter les ballons à la main. La défense grenobloise s’envoie énormément même si elle se fait traverser de temps en temps par Tuculet. Heureusement, le deuxième ou le troisième rideau grenoblois arrive à annihiler les attaques drômoises qui laissent tomber les ballons. Ces maladresses drômoises sont en quelque sorte le pendant des ballons perdus en mêlée ou en touche par les Grenoblois. Après l’essai tout sourire d’Enzo Selponi, c’est Romain Trouilloud qui donne une avance confortable en réussissant une pénalité de plus de 50 m : 16-30 ! Quatorze points d’avance à trois minutes de la fin du match. Le match est plié. D’autant plus que Grenoble marque un nouvel essai sur une relance depuis les 22 m. Tim Nagusa adresse une superbe passe à Steeve Blanc -Mappaz qui déborde toute la défense des Damiers, transmet à Karim Qadiri qui grille la politesse à deux ou trois défenseurs (vitesse, raffut, cadrage), qui passe à l’intérieur à Corentin Glénat ! Superbe essai, mais c’était oublier l’intervention de notre ami Trainini qui semble avoir vu un avant de passe entre Tim et SBM (tiens, il a progressé puisqu’il voit des passes en-avant et demande la vidéo). Finalement, la passe en-avant sera entre SBM et Qadiri. Sur la mêlée qui va suivre, le VRDR marque un essai vite transformé ; Il reste 30 secondes et la victoire grenobloise, qui se profilait, n’est plus du tout validée. Le suspense est total, ainsi que l’angoisse lors des dernières minutes. Les Grenoblois s’envoient comme des malades en défense. Mais, ils font des fautes. Les Valentino-Romanais sont à l’approche des 22 m, le match nul est encore possible. Régis Montagne réalise un super contest dans un jeu au sol ! Pénalité pour Grenoble, fin du match et victoire avec la peur au ventre pour les Isérois !

Cette victoire arrachée avec les tripes, mais sans convaincre en conquête, c’est le moins que l’on puisse dire, est assurée C’est bien là, l’essentiel pour consolider la sixième place au classement. L’avance sur Nevers (défait à la maison par Oyonnax) est de cinq points désormais. Perpignan et Vannes sont officiellement qualifiés pour les demies et recevront leur adversaire à domicile.
Prochain adversaire pour Grenoble, ce sera Vannes, le leader qui n’aura pas la pression du résultat. Grenoble devra retrouver sa conquête pour éviter une troisième défaite à domicile. Vannes n’est pas premier par hasard. Les Bretons sont solides dans tous les domaines.

Dans le midol :

Dans le XV du week-end : deux Grenoblois : Romain Trouilloud et Leva Fifita

Les étoiles :

3 étoiles : Steeve Blanc-Mappaz et Romain Trouilloud
2 étoiles :  Fifita, Selponi, Zupan, Ostrikov
1 étoile :  Capuozzo, Fourie, Maselivu

« Valence-Romans à l’arrêt » le journaliste (Denis Ravanello) signale que le tournant du match est l’interception d’Enzo Selponi, mais relève aussi la très bonne première mi-temps des Grenoblois : « ce succès, les Isérois le doivent en grande partie à une première période de très grande qualité » Ce que Sylvain Bégon, sans oublier la défaillance en mêlée, confirme : « On savait l’importance de cette rencontre. Tous les points sont donc à prendre et ce succès nous fait un bien énorme. C’est un bon point pour la suite. Notre première période a été de qualité. Nous avons su mettre la main sur le ballon et ainsi jouer le rugby que l’on maîtrise. Malgré les difficultés en conquête et, notamment en mêlée, nous avons su par notre détermination et notre assise défensive, résister en seconde période à nos adversaires. […] Malgré la semaine compliquée que nous avons vécue, car nous n’avons pu réaliser qu’un seul entraînement collectif vendredi, nous pouvons être fiers des joueurs. »