Forum FCG

bonjour les forumeurs ( euses)


Frustrant

Après la belle victoire la semaine dernière contre Oyonnax, un concurrent direct pour les places qualifiables, le FCG devait se frotter à une équipe d’Aix-en Provence en plein doute, qui rêvait tout haut de top6, il y a quelque temps, mais, qui lutte aujourd’hui pour son maintien en Pro D2. Forcément, sur le papier, on pourrait dire qu’avant la rencontre, que l’avantage du pronostic revient à l’équipe la mieux classer pour remporter un tel match. Cependant, à l’approche du dénouement final du Pro D2, chaque rencontre revête de la plus haute importance. Ainsi, le résultat de chaque match est d’une importance capitale pour chaque équipe qui est en mode « pas le droit de perdre ». Aix-en-Provence, longtemps proche du Top6, a basculé vers la profondeur du classement après leur défaite au Stade des Alpes en février. Les hommes de Fabien Cibray qui avaient donné bien du fil à retordre à ceux de Stéphane Glas avaient perdu contre le FCG dans le money time d’une courte tête 21-20. Pourtant les Aixois avaient pratiqué un rugby très ouvert avec beaucoup de mouvement, ce qui avait laissé dire à Stéphane Glas que la victoire des siens relevait du miracle : « C’est un match qu’on aurait pu perdre. Sur la deuxième mi-temps, c’est un petit miracle ». Bien conscient des problèmes que les Aixois avaient posé à son équipe au cœur de l’hiver, Stéphane Glas, même si le contexte est bien différent, « ne se fait aucune illusion quant au fait qu’il s’agira encore d’un match très difficile, dans un championnat complétement fou où toutes les équipes se valent » comme il l’a pu le dire à Nicolas Zanardi avant le match.

Depuis ce match aller et la série de défaites des Provençaux, les dirigeants aixois ont modifié le staff sportif en allant chercher le pompier de service des équipes en difficulté, Mauricio Reggiardo, sans pour autant écarter Fabien Cibray. Dans un passé récent (mai 2019), cet entraîneur argentin n’a pas laissé que des bons souvenirs aux Grenoblois, puisque, quand il était manager des Agenais, il avait su mobiliser ses joueurs pour remporter un match capital au Stade des Alpes face à l’équipe de Stéphane Glas pour le maintien d’Agen en Top 14. Pour les Aixois à deux points du premier club relégable, le gourou argentin, transfuge de Castres il y a à peine 15 jours, a su distiller les consignes pour piéger, encore une fois les hommes de l’entraîneur isérois.

Durant la première mi-temps, les Aixois ont tout fait pour empêcher les Grenoblois d’avoir le ballon en mettant plein d’agressivité sur le porteur du ballon grenoblois. De plus, dès que les Provençaux avaient le ballon, ils mettaient également beaucoup de rythme pour pousser les Grenoblois à la faute. Les Grenoblois ont été neuf fois pénalisés, essentiellement dans les phases de ruck. Au cours des trente premières minutes, Grenoble a subi le jeu aixois et n’a produit quasiment aucune attaque placée. Ainsi, les Isérois ont été privés de ballon. Pire, sur la conquête, les premières touches sont perdues dont la troisième, contrée, qui permet aux Aixois de marquer leur premier essai. Incontestablement, les Grenoblois ont mal débuté la partie manquant terriblement d’agressivité dans le jeu au sol, les soutiens étant souvent en retard. Il y a bien eu le coup d’éclat d’Ange Capuozzo qui marque un essai à zéro passe sur un contre superbement bien joué pendant cette demi-heure de domination aixoise.

Fort heureusement, Grenoble commence à se réveiller dans les dix dernières minutes du premier acte. Sur un beau mouvement, Corentin Glénat franchit le premier rideau défensif, puis, c’est au tour d’Adrien Séguret d‘en faire autant, les Provençaux sont à la faute (la quatrième pénalité, seulement, contre huit grenobloises). Première touche réussie, ce qui débouche sur un temps de jeu grenoblois de plus d’une minute, ponctué par un splendide essai de Karim Qadiri. Enfin, on voit le vrai visage du jeu grenoblois. Mais, l’euphorie ne dure pas. Sur le renvoi, Grenoble n’arrive toujours pas à sortir proprement de son camp. C’est vraiment un point faible de l’équipe iséroise.
En possession du ballon, les Aixois poussent une nouvelle fois à la faute les Grenoblois. C’est Déon Fourie qui est pénalisé pour une faute non évidente. Il plaque un adversaire, tombe au sol avec le ballon qu’il relâche en écartant les bras alors qu’il est sur le dos et que les Aixois peuvent s’en emparer. Monsieur Minéry en a décidé autrement, en mettant en plus un jaune (logique pour répétition de fautes). 16-15 à la pause, ce qui est plutôt flatteur pour Grenoble puisque Aix a loupé 6 points au pied (2 pénalités à 50 m) contre 2 pour la transformation loupée du bord du terrain.
La seconde période des Dauphinois sera nettement plus réussie que la première, ce qui nourrit bien des regrets. Autant la première période, Grenoble n’y était pas, autant la seconde période, Grenoble a montré un tout autre visage et, se donnant les moyens de remporter le match.

Durant dix minutes (de la 45ème à la 55ème), Grenoble marque deux essais dont un refusé pour un en-avant de l’épaule d’Ostrikov (l’arbitre revient bien au-delà de deux temps de jeu pour invalider l’essai à la surprise générale des commentateurs du match). Mais que c’était bien joué de la part d’Adrien Séguret, qui prend parfaitement l’intervalle après une remise intérieure de Corentin Glénat. Adrien a fait encore un match plein.

En revanche, si les Grenoblois ont pratiqué des temps de jeu intéressants (sans faire d’en-avant !), la conquête en mêlée a connu bien des problèmes. Sur les 6 mêlées jouées en seconde période (je ne compte pas la dernière), il y a eu 3 fautes contre Grenoble, ce qui a coûté 6 points, ce qui est beaucoup trop. Si en plus, on ajoute la faute stupide de Thibaut sur un joueur en l’air, cela fait quand même 9 points récupérés par les Aixois. Une autre faute va, cette fois-ci, coûté encore plus chère. Sur un en-avant sur tentative de récupération en l’air (il y en aura eu trois sur l’ensemble du match, sans doute un autre point faible vu à la vidéo), la mêlée aixoise, qui suit, permet un beau mouvement d’attaque des Provençaux qui prend la défense grenobloise de vitesse et débouche sur un essai. Mais, Grenoble ne lâche rien. Menés 32 à 23, les Isérois réussissent à marquer un sublime quatrième essai qui aurait dû être celui de la victoire (ah cette faute stupide de Thibaut qui coûte très chère qui met Grenoble à 9 points). Dans le money time, Grenoble tient la pénalité qui aurait pu donner une tentative pour le gain du match, mais Monsieur Minéry ne siffle pas la faute évidente d’un aixois qui entre sur le côté d’un maul. Cependant, Grenoble bénéfice d’un dernier bon ballon d’attaque à l’approche des 22 m. les joueurs optent pour un jeu petit côté (j’avoue que je n’ai pas compris cette option), les passes s’enchaînent bien sauf la dernière qui est en-avant et trop basse, ce qui ne permettra pas à Ange Capuozzo de récupérer le ballon. Fin du match et défaite frustrante. Finalement, Grenoble perd un match en ayant marqué quatre essais contre seulement deux pour les Aixois. L’indiscipline a été indiscutablement la clé du match. Grenoble repart d’Aix avec le bonus défensif et, j’imagine, avec beaucoup de frustration. Au classement, les Isérois perdent une place mais restent dans le Top 6.

Pour la prochaine journée, des confrontations intéressantes :
Nevers-Oyonnax
Colomiers-Montauban
Valence-Romans/Grenoble
Vannes-Rouen

Attention, Valence-Romans est sur une série de trois victoires consécutives : Aurillac (37 -12), Vannes à la maison ! (32-31) et Carcassonne à l’extérieur (22-38), des victoires à plus de 30 points. Si Grenoble veut rester dans le Top 6, j’espère que la leçon d’Aix aura été retenue.

Dans le midol :

2 étoiles : Ange Capuozzo, Corentin Glénat
1 étoile : Fifita, Blanc-Mappaz, Séguret, Qadiri

Grenoble, un avion (trop souvent) à réaction, titre Pierrick Ilic Ruffinatti
Pour le journaliste, Grenoble a alterné le bon et le moins bon, notamment en conquête et dans le jeu au sol, ce qui confirme Stéphane Glas : « Nous avons simplement été dominés en conquête et sur les mauls, ce qui ne nous a pas permis de lancer proprement le jeu. Nous nous sommes nourris des ballons de récupération mais tu ne peux pas en avoir toutes les cinq minutes.. » Le journaliste s’étonne que les Grenoblois n’aient pas tenté le drop dans les dernières minutes. Bonne question, sauf, que cette année, je n’ai pas le souvenir d’avoir vu les Grenoblois tenter un drop.