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bonjour les forumeurs (euses)


Sur le fil du rasoir



Après la rencontre, le sourire était bien présent sur le visage des joueurs. Ce sourire exprimait un ouf de soulagement après cette victoire acquise dans la difficulté, même si, au vu du match, elle est logique. En revanche, sur le visage de Stéphane Glas, on pouvait lire les rictus de l’agacement tellement son équipe a eu toutes les peines du monde à venir à bout d’une équipe provençale venue, sans complexe, pour faire un coup en Isère. La victoire bonifiée contre les Biterrois, la semaine dernière, a redonné bien des espoirs aux Grenoblois d’intégrer le Top 6, ce qui laissait augurer aux yeux du manager grenoblois une nouvelle belle victoire. La victoire est bien là, mais la manière n’a pas tellement convaincu Stéphane Glas. Si contre Béziers, les Grenoblois avaient réussi à tuer le match bien avant la fin, cette fois-ci, comme de nombreuses rencontres jouées cette année à domicile, il aura fallu attendre le money time pour empocher le sur le fil le gain du match d’un petit point : 21-20 ! Mais quel ouf de soulagement au coup de sifflet final après les deux dernières minutes de cache-ballon. La fin du match devenait de plus en plus insoutenable dans les derniers instants. Aucune équipe n’arrivait à prendre le dessus, et chacune était au point de rupture. Tout pouvait basculer d’un côté comme de l’autre à tout moment. Le suspense insupportable laissait la place au stress côté grenoblois et à l’espoir côté aixois. Finalement, l’envie et la solidarité, dont on fait preuve les Grenoblois dans les derniers instants auront permis à ces derniers de remporter le bras de fer contre un concurrent direct pour le top 6. Ce championnat de Pro D2 est très homogène, aucune équipe ne survole la compétition, hormis les deux leaders vannetais et perpignanais, qui ne sont pas à l’abri d’un coup de fatigue à un moment ou à un autre.

Ce type de victoire acquise au mental et grâce à un fort engagement collectif en défense ne peut que renforcer le moral des troupes pour la suite de la compétition. Cependant, bien des points techniques et stratégiques sont encore à améliorer pour voir un rugby fait d’un jeu sans scories. Le problème est toujours le même : pas assez de constance sur quatre-vingt minutes, toujours de belles fulgurances qui alternent avec du jeu très moyen voire médiocre. On recherche toujours cette force collective dans le jeu capable de donner à cette équipe le sentiment d’invincibilité. La saison n’est pas encore terminée.

Durant la première mi-temps, Grenoble domine, a les ballons, occupe le camp des provençaux mais n’arrive pas transformer sa domination en points. Le duo Nagusa -Capuozzo combine bien sur les ailes, donnant à Séguret une très bonne occasion d’essai. Finalement, ce sont les buteurs, peu en réussite, qui meublent le score sans pour autant prendre une grande ampleur : 6-6. A force d’insister, les Grenoblois trouvent enfin une brèche par Adrien Séguret qui franchit, passe les bras, ajuste une superbe chistéra à Corentin Glénat qui est parfaitement placé en soutien. La défense provençale est battue, Corentin accélère et termine dans l’en-but. Mais que c’est bien joué ! Le coup est dur pour les Provençaux, qui avaient bien résisté mais, qui encaissent cet essai juste avant la pause. En revanche, les Grenoblois sont enfin récompensés de leurs efforts. 13 – 6 à la mi-temps.

On pense, alors, que cet essai va compléter libérer les Isérois et qu’ils vont continuer sur leur lancée en deuxième mi-temps. Ce sera tout le contraire pendant les 20 premières minutes du second acte au cours duquel les hommes de Fabien Cibray dominent, font reculer les Grenoblois, marquent une pénalité et un essai et reprennent le score 13-14 ! Le match a pris une toute autre tournure. Les Aixois font bien circuler le ballon, occupent très bien le camp grenoblois au pied et contrarient terriblement les sorties de camp. De 13-14, on passe à 13-17.  Le spectre d’une deuxième défaite à domicile se profile à l’horizon. Heureusement, Stéphane décide, à bon escient, de faire rentrer des hommes frais. La pression s’inverse. Pénalité pour Grenoble. Les joueurs décident d’aller en touche. Premier lancer de Jean-Charles Orioli qui trouve parfaitement son sauteur, un maul dynamique se forme. Déon Fourie se décale et débouche dans l’en-but ! Ouf, les Grenoblois ont refait leur retard et ont repris le match à leur compte : 18-17. Néanmoins, les Provençaux ne cèdent pas pour autant et se montrent toujours dangereux à chaque erreur des Grenoblois. Le match devient de plus en plus tendu, le jeu s’équilibre. Les Aixois obtiennent une pénalité sur mêlée, Régis Montagne est mis à la faute. Massip passe les trois points 18-20 ! Il reste moins de dix minutes. Sur le renvoi, Régis Montagne se reprend et obtient une pénalité après un super contest. Enzo Selponi ne tremble pas et permet à son équipe de reprendre l’avantage 21-20. Quel chassé-croisé. La fin du match est hyper stressante. Grenoble met tout son cœur pour préserver le maigre avantage. Chaque minute dure une éternité. Finalement, Grenoble arrive à s’imposer après un jeu de cache ballon qui a duré presque deux minutes. Soulagement total avec cette victoire à l’arraché au bout d’un suspense insoutenable. Le couperet est passé très près. Jean-Charles Orioli retenait de cette victoire l’état d’esprit de l’équipe et la dynamique de victoire qui existe depuis le début de l’année 2021.

Excepté un ballon perdu en touche, celle-ci a été plutôt performante avec un Steeve Blanc-Mappaz très précieux dans l’alignement. La mêlée a souffert mais n’a pas été submergé. L’attaque a alterné le bon et le moins bon. La défense a tenu bon sauf sur l’essai aixois.

Au classement, Grenoble remonte à la septième place à six points du sixième et à dix points du quatrième, Nevers, son prochain adversaire. C’est clairement un match clé pour aller chercher la sixième place. Est-ce que la bonne dynamique dont parlait J-C Orioli sera suffisante pour aller l’emporter en Bourgogne ? Réponse vendredi à partir de 18 h45.

Dans le midol :

SBM : « On ne peut pas regarder ses chaussures et vers le bas parce que sinon, on ne fait plus rien. Nous cherchons à aller de l’avant, de regarder devant […] C’est sûr que nous visons le haut, sinon ce serait jouer petit bras. »
S. Glas : « Sur ce que nous avons montré contre les Aixois, il n’y aura clairement pas l aplace pour nous parce que nous allons être punis à un moment ou à un autre. Il faut montrer autre chose. […] Ne nous voilons pas la face. Si on veut aller chercher quelque chose, il faut qu’on retrouve une qualité bien meilleure.

Les étoiles :

3 étoiles : Steeve Blanc-Mappaz , c’est logique
2 étoiles : Capuozzo, Fourie, Glenat
1 étoile : Rey, Séguret, Tupuola,
CR : « Grenoble s’en sort bien » par Laurent Genin
Bel article sur Wiwi à la fin.