Forum FCG

Bonjour les ami(e)s du forum,


Rassurant !


« C’est une victoire faite de pragmatisme et de réalisme » commentait, tout sourire, Fabien Gengenbacher à la sortie des vestiaires. Effectivement, les Grenoblois ont fait preuve d’un froid réalisme pour venir à bout d’une belle équipe d’Aurillac qui a défendu crânement sa peau au Stade des Alpes à tel point, que par moment, les Grenoblois se sont employés comme des morts de faim pour préserver leur en-but quand les Cantalous étaient menaçants. Cette première victoire avec bonus à la clé a réveillé les ardeurs des supporters, qui, finalement ont assisté au premier succès des rouge et bleu à domicile et a fait oublier le loupé en ouverture du championnat contre Colomiers. Invaincus à l’extérieur, et toujours pas de victoire à domicile, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les Grenoblois ont enfin débloqué le compteur de victoire devant son public !

La victoire s’est dessinée tout au long de la rencontre sans que les Isérois écrasent leur adversaire, sans qu’ils aient tué le match tôt dans la partie. Tout s’est construit pas à pas, sans s’affoler, sans excès de jeu à tout-va. Sur chaque phase offensive et de domination, les Grenoblois ont su scorer en pratiquant un rugby pragmatique en mettant les choses dans le bon ordre. C’est rassurant pour la suite.
Sur le premier essai, les avants font le travail en repoussant la défense aurillacoise, en la fixant. L’action progresse dans l’axe, le ballon est récupéré à 5 m de la ligne, ce qui permet à Alaska Taufa de faire jouer sa puissance et d’aller à dame.
Sur le deuxième essai, les Grenoblois décident de jouer une pénaltouche plutôt que de tenter les trois points pour pénalité difficile. La combinaison est parfaitement orchestrée en touche avec une belle prise à deux mains de Pierre Gayraud qui commence à s’imposer en deuxième ligne, le maul se met en mouvement dans le bon timing, de quoi empêcher la défense de contrer l’avancée. Conséquence, le maul, très bien dirigé, progresse parfaitement dans l’axe à une vitesse telle qu’il était inarrêtable, ce qui permet d’envoyer à Lolo Bouchet derrière la ligne. Il y a bien longtemps que l’on n’avait plus un maul qui déroulait aussi bien.

La plus belle action est incontestablement l’essai de Bastien Guillemin. Sur le coup d’envoi des Cantalous à la reprise, les Grenoblois tentent une relance pleine d’audace depuis leurs 22 mètres. Le ballon est parfaitement transmis à une vitesse qui fait étirer un peu la défense. Et puis, le coup de génie d’Enzo Selponi qui prend l’intervalle, passe les bras, donne à hauteur à Raymond Rhule parfaitement intercalé. Le Sud-africain fait jouer sa pointe de vitesse, ce qui laisse sur place trois défenseurs cantaliens qui ne peuvent rivaliser à la course. Ne reste plus qu’à fixer le dernier défenseur et donner à son ailier dans le couloir des 5 m, Bastien Guillemin, qui n’est pas en reste question vitesse, ce qui lui permet de déposer les deux derniers défenseurs, qui ne peuvent que s’incliner devant plus fort qu’eux à la course.
Le quatrième essai, fruit d’une petite filouterie de Jérémy Valençot, dans la pure tradition des demis de mêlée qui sentent les bons coups, est la cerise sur le gâteau puisqu’il permet le gain du bonus offensif. L’objectif de la soirée a été atteint : victoire à cinq points.

Entre ces coups d’éclat, les Grenoblois ont su maîtriser leur adversaire, ont fait preuve encore d’une belle solidarité en défense, ont su se dégager au pied en trouvant des touches, certes pas toujours très longues, mais suffisantes pour repousser le danger. Il y a bien eu des situations délicates dans les 22 m avec des prises de risque osées voire insensées, heureusement sans grosse conséquence, mais, donnant bien des sueurs froides aux supporters.

La conquête a connu des hauts et des bas. En touche, c’était plutôt des hauts (sauf un ballon lancé trop loin). On a vu de nombreuses prises de ballon à deux mains (Capelli, Gayraud, Ancely), plus des ballons liftés. Sur une pénaltouche à 5m de la ligne des Isérois, Pierre Gayraud a réussi un magnifique contre, évitant du même coup, le coup de force d’un porté cantalien qui aurait sans doute mis au supplice la défense grenobloise. En mêlée, cette dernière a soufflé le chaud et le froid, ce qui a dû mettre Jean-Noël Perrin en colère. Reculant une à deux fois sur introduction iséroise et pénalisée deux fois, la mêlée a eu dû mal à contenir la mêlée auvergnate, qui a la solide réputation d’être une des plus fortes de Pro D2. Il reste forcément encore du travail.

L’attaque grenobloise commence à prendre de plus en plus d’assurance, le ballon circule de plus en plus vite. Il reste encore des scories avec des ballons tombés, mais on sent une volonté de mettre du mouvement, du rythme. On sent que les combinaisons travaillées à l’entraînement se voient de plus en plus sur le terrain. Les joueurs se trouvent de mieux en mieux. Le jeu grenoblois prend une toute autre envergure que celui vu contre Colomiers. La stratégie de tenter les pénalités, et au passage de faire reposer les avants, a été plus intelligente que lors du match inaugural. Finalement, ce match contre Colomiers aura servi de leçon aux Grenoblois en leur indiquant toutes les erreurs stratégiques ou autres approximations à ne pas faire en Pro D2. Les joueurs ont su se racheter avec un état d’esprit remarquable. Ils ont su rectifier le tir collectivement sans paniquer. C’est incontestablement le point positif du premier bloc.

Deuxième à l’issue des 4 premiers matchs, à un point des surprenants charentais de Soyaux-Angoulême, seule équipe invaincue, Grenoble se positionne dans le haut du classement. 14 points sur les 20 potentiels, le total est satisfaisant. Au baccalauréat, 14 sur 20, c’est la mention bien. La saison est véritablement lancée. Attention, le marathon de ce championnat ne fait que commencer. À titre de comparaison, il y a deux ans en Pro D2, après le premier bloc (6 matchs à l’époque), Grenoble comptait 21 points, soit une moyenne 3,5 par match. Aujourd’hui, 14 points en 4 matchs, ce qui fait la même moyenne. Pour les concurrents au Top 6, Béziers est sur 3 victoires de rang, Perpignan a perdu deux fois à l’extérieur, là où Grenoble s’est imposé. Oyonnax, après un départ canon à domicile, a connu deux défaites à l’extérieur de suite. Nevers revient bien tout comme Vannes, Biarritz aussi. Cette compétition ne fait que commencer. Le suspense et la passion montrent d’un cran à chaque journée, ce qui va nous tenir en haleine jusqu’au bout.

Des joueurs ont déjà pas mal donné en jouant les 4 matchs, je pense à Mickael Capelli, Pierre Gayraud, Déon Fourie, Alaska Taufa, Bastien Guillemin, Enzo Selponi, Lilian Saseras, les 4 piliers plus utilisés, tous auteurs de très belles prestations. Cette petite coupure entre les deux blocs permettra à ces joueurs de souffler. Je pense que pour le deuxième bloc, les joueurs revenant de blessure ou qui ont peu jouer vont intégrer de plus en plus les feuilles de match : Fabien Alexandre, William Demotte, Daniel Kilioni, Steven Stephano, Franck Pourteau et Jérémy Valençot, très en vue pour ces deux apparitions. Des espoirs ont eu du temps de jeu : Thibaut Martel, Lilian Rossi, Romain Fusier et Régis Montagne.
Cette équipe a montré beaucoup de caractère, une belle solidarité dans les moments de domination des adversaires, a été plutôt indisciplinée en recevant pas mal de cartons, comme beaucoup d’équipes d’ailleurs. Pour le prochain match, ce sera direction Mont-de-Marsan qui occupe le fond du classement alors que les Montois jouent plutôt les premiers rôles. A coup sûr, ils vont vouloir se racheter contre Grenoble pour redorer leur blason. La partie s’annonce comme un sacré défi.

Dans le midol :

Deux Grenoblois dans le XV du week-end : Lilian Saseras et Raymond Rhule. Bravo !

Les étoiles :

3 étoiles : Lilian Saseras
2 étoiles : Déon Fourie, Raymond Rhule, Alasaka Taufa
1 étoile : Steeve Blanc-Mappaz, Laurent Bouchet, Mickael Capelli, Bastien Guillemin, Enzo Selponi (une étoile, ce n’est pas beaucoup pour Enzo)

« Flippés, mais dauphins » NZ

Le journaliste fait le constat que Grenoble occupe une deuxième place (celle du dauphin, pas étonnant pour des Dauphinois), alors que personne ne pouvait le croire après la seconde mi-temps contre Colomiers. « Ce résultat est peut-être flatteur, mais terminer à la deuxième place à l’issue de ce premier est un vrai soulagement » reconnaît Sylvain Begon. Et Laurent Bouchet de préciser « Peut-être que si on n’avait pas perdu le premier match contre Colomiers, on n’aurait pas trouvé les ressources pour aller gagner les deux matchs suivants à l’extérieur… » Sylvain estime que « maintenant, il va falloir que les joueurs se libèrent, se montrent plus précis sur des choses simples ». NZ rappelle que l’effectif est riche d’individualités fortes « sur lesquelles leurs partenaires donnent parfois l’impression d’un peu trop se reposer ».

Dernière modification par fred (16/09/19 20:21)