Forum FCG

bonjour les forumeuses et forumeurs,

Le pire scénario !

On ne peut pas dire que la seizième journée de Top 14 ait porté chance au FCG. Bien au contraire. Dans cette course effrénée pour le maintien, Grenoble reçoit La rochelle, qui vient au pied des Alpes sans pression (pas de Vito sur la feuille de match) mais avec de l’ambition (Lyon leur a repris la troisième place), ce qui pourrait être un avantage pour les Isérois, sans pour autant être la garantie d’une victoire assurée. Agen accueille un Toulon qui a le couteau sous la gorge et qui n’a plus de choix que de vaincre chez un mal classé. Quant à Perpignan, les Catalans ont la lourde tâche de défier à Montpellier, les hommes de Vern Cotter en quête d’une victoire bonifiée pour espérer encore une qualification. Au petit jeu des pronostics, les visionnaires pas tentés des arcades du monde de l’ovalie envisageaient des revers plus que probables de Perpignan à Montpellier et d’Agen, chez lui contre l’ogre toulonnais qui semble avoir mangé son pain noir après sa victoire miraculeuse dans les derniers instants contre le stade Français. Quant à Grenoble qui jouera à domicile, il serait de bon ton d’en profiter et de prendre ses distances sur ses deux concurrents directs.

Mais entre les souhaits ou autres incantations et la réalité du terrain, il y parfois bien des surprises. Dans le midol vert de vendredi, Quentin Put s’avançait même un peu beaucoup sur une hypothèse de fin de saison pour les mal classés, il écrivait « Laissons de côté Perpignan qui semble condamné à la relégation, sauf miracle. » Il ne pensait pas si bien dire puisque, à défaut du miracle en question, les Catalans sont allés se chercher un succès à Montpellier, alors que les hommes de Vern Cotter se voyaient remporter sans coup férir un succès bonifié ! Ce fut tout le contraire : défaite cinglante 10 à 28. Les Usapistes emmenés par Enzo Selponi royal, l’enfant de Montpellier a orchestré la victoire catalane en passant, entre autres, tous les points au pied qui se présentaient. Ah, ce coup improbable des hommes du duo Lanta -Arlettaz ne fait pas vraiment les affaires d’Agen et de Grenoble à moins qu’ils gagnent tous les deux leur match.

Sur le coup des 22h30 samedi soir, les Lot-et Garonnais se congratulaient et sautaient de joie après leur succès :  19 à 10 contre un RCT, méconnaissable, incapable d’enchaîner proprement des temps de jeu, incapable de franchir, incapable de mettre du rythme. Les Agenais ont mis du cœur, ont mis le feu sur le terrain avec des actions tranchantes et ont mis tout ce qu’ils avaient dans leurs tripes pour stopper les attaques toulonnaises. Ils ont remporté un succès logique en jouant nettement mieux que les Toulonnais. Deuxième coup qui ne fait pas les affaires de Grenoble, qui du coup devra battre les Rochelais, soit ni plus ni moins qu’une redoutable équipe du top 6 et, qui, en plus, voyage bien (déjà 3 victoires à l’extérieur à Pau, au Stade français et à Toulon).

Dès les premiers instants, les Grenoblois rentrent bien dans leur match. Ils subtilisent rapidement le ballon sur le coup d’envoi avec beaucoup d’envie. Plutôt de bon augure. Grenoble tient le ballon, progresse dans le camp des Maritimes sans pour autant franchir le rideau défensif qui commet des fautes pour stopper les Isérois. Gaëtan Germain transforme parfaitement au pied les pénalités : 6 à 0. Match sérieux des Grenoblois qui mettent beaucoup de cœur dans cette rencontre, beaucoup de dynamisme. Sans doute grisés par ce bon début, les Grenoblois décident de relancer depuis leur camp en mettant de la vitesse. Malheureusement, ils perdent le ballon sur une mauvaise transmission, c’est le contre assassin du demi de mêlée rochelais qui dépose le ballon au milieu des perches. Méga coup de frayeur en tribune : 6 à 7.
Fort heureusement, Grenoble se remet vite de ce coup de poignard et reprend l’avantage 9 à 7, puis 12 à 7. Grenoble tente toutes les pénalités qui se présentent dans le camp rochelais, le pied de Gaëtan ne tremble pas. En revanche, les Rochelais ont d’autres ambitions. Plutôt que de tenter une pénalité facile aux 22 m, ils décident d’aller en touche. C’est le coup gagnant même s’ils s’y sont repris à deux fois ! En une seule pénaltouche rudement menée, ils ont refait leur retard et mènent 14 à 12. Quel réalisme ! Cependant, Grenoble repasse devant au score juste avant la pause : 15 à 14. La stratégie des équipes est totalement différente durant les 40 premières minutes. D’un côté, les Rochelais, fort de leur statut de qualifiable, tentent les moindres actions pour aller derrière la ligne alors que Grenoble, en lutte pour le maintien tente de marquer grâce à leur buteur tout ce qui se présente, du coup les Isérois virent en tête mais que d’un seul petit point.

Cette opposition de style se répète durant toute la deuxième mi-temps. Dès l’entame, les hommes de Jono Gibbes marquent de nouveau un essai sur pénaltouche bien trop facilement, soit le troisième essai, celui du bonus. Néanmoins l’engagement sans faille des Grenoblois leur permettent de revenir dans le camp des Maritimes, sans pour autant marquer d’essais malgré des occasions dont une qui échoue à quelques cm de la ligne. Ils s’en remettent au pied de Gaëtan pour prendre les points. Malgré deux échecs (à plus de 40 m, sans doute en raison du soleil qu’il avait dans les yeux), Grenoble égalise : 21 à 21. Ce n’est pas cher payé au vu de la débauche d’énergie mise sur le terrain. Pourtant Grenoble domine, pousse les Rochelais à la faute (6 pénalités à deux en deuxième mi-temps) mais n’arrive toujours pas à trouver la faille, commet toujours une petite scorie au moment où il ne le faut pas. Ah punaise ces en-avant !
Il reste alors moins de 10 minutes, Grenoble tient le ballon, joue dans le camp rochelais et espère les crucifier sur une pénalité. Justement, une bonne mêlée à hauteur des 40 m se présente. Ayant obtenu auparavant deux pénalités coup sur coup, la première ligne iséroise fait l’effort, celle des Rochelais résiste et repousse un peu celle de Grenoble, qui, faute d’obtenir une pénalité, sort le ballon. Malheureusement, les Grenoblois commettent encore un en-avant et perdent le ballon. Les Maritimes le récupèrent, se lancent dans une contre-attaque et marquent un essai assassin de 60 m, le tout à moins de 5 minutes de la fin du match ! C’en est fini des espoirs de victoire voire des deux points du match nul. C’est la consternation en tribune, le pire scénario. Grenoble s’incline une nouvelle fois sur sa pelouse 21 à 28 face à plus fort mais aussi en ayant choisi une stratégie basée sur la réussite au pied de son buteur. Est-ce que Grenoble a les moyens de faire autrement face à des grosses écuries ? Oui, quand on repense au match contre Clermont ou encore contre Montpellier. Mais Grenoble avait commis moins d’en-avant.  Ces fautes de main donnent la victoire à La Rochelle, tout heureux d’avoir su exploiter avec un cruel réalisme ces fautes. Tout n’est pas à jeter comme le disait Lilian Saseras après la rencontre.

La conquête a été plutôt bonne : une mêlée toujours forte et qui rivalise (sauf sur celle qui aurait pu nous faire sourire en fin de match), la touche a eu tous ses ballons, même si certains n’étaient pas bien exploitables. La défense a fait son travail mais a été franchi à plusieurs reprises. On a du mal à progresser, à gagner nos duels, à franchir et pourtant les joueurs s’y « filent ». L’état d’esprit est toujours bon. Il manque le petit coup de chance mais surtout, il faut arrêter de donner des ballons en bout de ligne.

Au classement Agen et Perpignan ont repris 4 points, ce qui est beaucoup compte tenu que tout se jouera probablement dans un mouchoir de poche à l’arrivée. Perpignan, toujours lanterne rouge, avec huit points se relance. Agen a repris la douzième place à Grenoble et a un point d’avance. Mais quelle seizième journée de Top 14 avec 5 défaites à domicile !

La prochaine journée, Perpignan reçoit Agen, et sur sa lancée, pourrait bien battre les Lot-et Garonnais. Grenoble, frustré par cette nouvelle déconvenue, se rendra en Gironde, équipe qui a un rugby fait de vitesse, de puissance et, qui a pour objectif de disputer les phases finales (l’UBB est dans le Top 5). Que peut-on espérer d’un tel déplacement bien compliqué pour nos rouge et bleu ?

Dans le midol

Les étoiles :
2 étoiles : Germain, Kubriashvili, Tui’fua
1 étoile : Taufa, Capelli,

Pas de stat , mais j’ai relevé 12 pénalités rochelaises contre 8 grenobloises

Interview de Théo Nanette par Laurent Genin

Théo fait le constat que ces ballons perdus ont « pollué notre jeu ». Sachant qu’il était prévenu du niveau de jeu des Rochelais, il est agacé de voir qu’il y a eu quand ces erreurs. Pour Théo, faire les comptes maintenant, cela ne sert pas à grand-chose. « Ce qui le plus dur à vivre, c’est de voir qu’encore une fois face à une équipe du haut du tableau, on a la capacité à lui tenir la dragée haute, et même plus, et que, malheureusement, sur des détails on passe à côté. Mais comme je le dis, ça, ce sont des détails. On va continuer à travailler comme on le fait, y mettre le même investissement et à un moment donné, ça va payer. On y croit. »

Côté transfert : Déon Fourie, sud -africain de Lyon, pouvant jouer au talonnage et troisième ligne débarquerait à Grenoble pour une saison (+1), et en plus un pilier gauche de Vannes : le géorgien Nika Néparidze.(21 ans)