Forum FCG

Bonjour les forumeuses et forumeurs


Une fin en eau de boudin

Les joueurs comme les supporters espéraient quitter la Challenge Cup sur une bonne note en restant invaincus à domicile. Ils espéraient sans doute rééditer l’exploit d’octobre dernier contre les Harlequins en battant l’équipe du Benetton Trévise, soit une équipe inférieure à celle des Anglais de Londres. Lors du match Grenoble -Harlequins, les Anglais, pour avoir pris de haut les Grenoblois alors qu’ils étaient archi-favoris, n’avaient pas mis les ingrédients nécessaires et le sérieux pour battre les Isérois, qui avaient livré, ce jour, une bataille en défense comme rarement vu et développé une énergie folle pour préserver leur avance dans les derniers instants du match. De plus ce jour-là, les Grenoblois étaient en réussite dans tout ce qu’ils entreprenaient contrairement aux Anglais.

Pour le match contre les Italiens de Trévise, Je me disais : et si le scénario pouvait se répéter contre cette équipe italienne. Malheureusement, il n’en sera rien, bien au contraire. Cette fois -ci, le contexte est bien différent. Pour cette dernière journée, le match oppose une équipe déjà éliminée de la compétition face à une équipe qui avait la possibilité pour la première fois de son histoire d’accéder à un quart de finale de Challenge Cup. Ce n’est pas vraiment la même motivation dans les deux camps. Ainsi le Staff trévisan a sorti son équipe type, composée en grande partie d’internationaux italiens et de quelques Fidjiens aux qualités de vitesse reconnue. Pour le staff grenoblois, l’objectif est de voir à l’œuvre de jeunes joueurs prometteurs associés à des joueurs en manque de temps de jeu pour voir quels sont ceux qui pourront postuler sur les prochaines feuilles de match en Top 14 et de trouver de nouvelles solutions au jeu grenoblois qui avait été dans la difficulté contre Castres.

Les deux staffs n’ont pas dû apprécier de la même façon le contenu du match. Les Italiens, bien supérieurs dans les rucks, dans la vitesse d’exécution, dans la stratégie, dans le jeu au pied ont battu logiquement cette jeune équipe grenobloise qui a fait tout son possible mais qui manquait de maturité et d’expérience. Pour preuve, par exemple , les quelques ballons au pied mal négociés ( touches non trouvées) , des transmissions trop à plat ( deux interceptions qui coûtent au moins un essai), deux bons ballons perdus en touche dont un à 5 m de la ligne, des mauls qui n’ont pas réussi à se mettre en place, une défense qui a manqué de repère ou qui a loupé des plaquages en un contre un, bref tous ces détails qui font basculer le match et qui donnent la possibilité à l’adversaire de scorer à la moindre faute. On espérait une sortie plus glorieuse des Grenoblois de cette compétition, on s’attendait à un match plus serré, avec plus de suspens. La semaine dernière, nos joueurs avaient montré plus de caractère, avaient été dominateurs lors du second acte. On s’attendait à voir plus d’agressivité, à un jeu plus rythmé avec des joueurs lancés au moment de recevoir le ballon et commettant moins de maladresses, histoire de sortir la tête haute devant leur public  même si celui avait boudé la compétition.

Dès les premières minutes du match, on s’est vite rendu compte de l’écart entre les deux équipes. Grenoble débute bien, récupère une pénalité, a le ballon mais n’arrive pas à franchir la défense italienne en raison d’un manque de vitesse et de puissance de pénétration. Sur un de nos ballons d’attaque, celui-ci est gardé au sol, ce qui permet aux Italiens de récupérer une pénalité. Il s’ensuit alors une pénaltouche qui débouche sur un porté qui enverra un Trévisan derrière la ligne à la deuxième tentative. Quelques minutes plus tard, même scénario, nouvelle faute au sol, pénalité : trois points de plus. Puis sur une attaque grenobloise et un ballon transmis au cordeau, interception italienne d’un joueur fidjien : essai en contre au milieu des poteaux : 17 à 0 au bout de 15 minutes. On a compris alors que le match était plié. On avait visiblement deux équipes qui ne jouaient pas dans le même registre. Il y avait trop de maladresses ou d’approximations d’un côté face à un jeu plus juste et sans faute. Pourquoi avoir voulu jouer tous les ballons à la main alors que les joueurs avaient un mal fou à repousser la défense bien en ligne des Italiens ? Il y a pourtant le jeu d’occupation au pied. D’ailleurs, c’est sur un long coup de pied d’occupation que viendra l’action qui débouchera sur l’essai d’Etienne Dussartre. Comme quoi, les joueurs savent en trouver des solutions. De plus, j’ai bien aimé les contres en touche de Steeve Blanc-Mappaz (ou d’Ancely). Au registre des satisfactions, on peut encore pointer du doigt la mêlée, la touche également même si on perd deux ballons. J’ai bien aimé également quelques bons ballons gagnés dans les contest même si c’était plutôt en fin de partie. Je n’ai pas compris l’absence de ben Lucas au début du match, moi qui espérais enfin le voir débuter une rencontre et voir son potentiel. Décidément, j’ai l’impression que cette recrue ne sera pas une bonne pioche alors que beaucoup sur le forum se satisfaisaient de son arrivée. Rageant !

Bon, inutile d’accabler cette équipe qui a fait pour le mieux et, en particulier les jeunes joueurs. Grâce à ces rencontres les jeunes joueurs ont vu ce qu’exigeait le haut niveau. C’est indispensable de les confronter à des joueurs plus expérimentés dans un contexte de match sans enjeu sportif prioritaire. Rien de tel pour qu’ils arrivent à franchir la fameuse marche entre le niveau espoir et le niveau d’une compétition européenne ou celui du Top 14. Il faut en passer par là pour les faire grandir et les faire progresser. Le travail à la vidéo permettra à ces jeunes de trouver des solutions afin de ne pas refaire les mêmes erreurs ainsi que pour les joueurs en manque de temps de jeu. Je pense que le staff grenoblois a su tirer de nombreux enseignements de ces matchs de la Challenge Cup, indispensables pour le Top 14 et la construction du groupe l’année prochaine.

Au bilan, deux victoires dont une de prestige contre la redoutable équipe anglaise des Harlequins. L’équipe pouvait largement revenir d’Agen avec la victoire, ce qui n’aurait rien changé au final. Les défaites contre Trévise et au Stoop Stadium de Twickenham étaient prévisibles pour les raisons que tout le monde connaissait avant même de débuter la compétition. Cela ne veut pas dire pour autant que les joueurs ont laissé filer les matchs.
Maintenant, retour au Top 14 et un déplacement très très compliqué à Toulouse !

Rien dans le midol sur le FCG .