Forum FCG

Bonjour les forumeuses et forumeurs

Quelle remontée !

Pour ce choc au sommet de la prod2 ,en ce dimanche quelque peu frisquet et venteux, Grenoble accueillait le leader montalbanais pour un match aux enjeux cruciaux, soit le match à huit points par excellence. Montauban domine de la tête et des épaules le championnat de prod2 depuis deux mois où les Tarn et-Garonnais ont enchaîné les succès à rythme effréné, aussi à domicile qu’à l’extérieur. Leurs statistiques à l’extérieur sont éloquentes : 8 victoires pour seulement trois défaites ! Perpignan, l’autre grand favori pour la montée en Top 14 n’a remporté que 6 succès hors de ses bases et est venu gagner au Stade des Alpes. Les Grenoblois savent pertinemment qu’ils n’ont, désormais plus le droit à l’erreur sur leur terre. Cependant, juste avant la coupure du précédent bloc, les hommes du duo Lafond et Whitaker ont chuté à domicile, à la grande surprise générale contre l’avant dernier du championnat. Etait -ce la signe d’un simple coup de moins bien passager du leader intraitable ou bien le signe d’un essoufflement après cette débauche d’énergie de plus de deux mois à batailler en plein hiver sur toutes les pelouses de prod2 ? C’est dans ce contexte si particulier que les Montalbanais ont préparé ce déplacement dans la capitale des Alpes avec la ferme intention de récupérer les points laissés en route dans leur antre de Sapiac. Quant aux Grenoblois, en proie au doute depuis la mi-novembre après des sorties peu réjouissantes, ils ont retrouvé un peu de la confiance après leur succès vannetais, acquis, certes dans la douleur, mais surtout acquis en raison d’une détermination remarquable. Je me posais alors la question de savoir, si à l’orée du sprint final pour les phases finales, les mouches n’étaient pas en train de changer d’ânes.

À 18 à 6, en faveur des verts montalbanais après les trente premières minutes, le doute ne semblait plus permis. J’avais des réponses claires à mes interrogations d’avant-match. Ce petit passage à vide de Montauban, d’il y a quinze jours, semblait n’être qu’un simple accident de parcours. Durant ce premier acte, Montauban, dominait, avait tous les ballons, ceux gagnés par sa conquête et ceux rendus au pied par des Grenoblois très prudents.  Grenoble avait décidé de déplacer le jeu loin de son camp, renvoyant au pied systématiquement le moindre ballon de leurs 22 m.  Les Isérois fonctionnaient un peu à l’économie et devaient se dire qu’ils étaient bien inutiles de démarrer la partie en trombe, puis de s’effondrer dans les 20 dernières minutes, comme on a pu le voir en début de saison. Il faut dire aussi que sur leurs ballons d’attaque, ils butaient inlassablement sur le rideau défensif de Montauban, un rideau très coriace, infranchissable. Les plaquages étaient virils. Chaque équipe cherchait la moindre faille dans chaque système défensif, mais rien ne passait. Dans ce début de match très cadenassé par les défenses, on pouvait se demander quelle équipe allait céder en premier. Malheureusement, c’est Grenoble qui commet la première erreur, sur un ballon de dégagement contré. Montauban profite immédiatement de cette aubaine pour aller derrière la ligne. Puis sur une deuxième erreur, cette fois-ci d’arbitrage, M Ramos pénalise les grenoblois sur un ballon sorti d’un ruck les accusant d’avoir gratté celui-ci alors qu’il en était sorti tout seul. Pénaltouche à 5 m et essai quelques temps de jeu après !18 à 6. Le match commence à tourner sérieusement à l’avantage des Montalbanais qui produisent plus de jeu, se montrent plus dangereux à l’approche des 22, franchissent quelque fois le premier rideau défensif. Grenoble a du mal en mêlée, sort difficilement ses ballons. Malgré tout, Grenoble ne lâche rien. Dans les arrêts de jeu, à la faveur d’une pénaltouche superbement trouvée à 5 m de la ligne, les Isérois imposent une grosse séquence de jeu dans les 5 m et font craquer Montauban. Loïc Gedener , un peu comme contre Vannes dans les derniers instants du match, arrive à déposer le cuir derrière le ligne ! C’est le début de la remontée fantastique.

Au retour des vestiaires, les rouge et bleu sont sur la même dynamique qu’en fin de première mi-temps. Et hop, trois points  récupérés sur pénalité, l’ancien grenoblois, Claude Dry, est prié d’aller se reposer dix minutes pour un coup de coude. Puis sur un ballon mal négocié par le troisième ligne centre montalbanais , Grenoble obtient une belle touche à l’entrée des 22 m. Et hop, sur un ballon récupéré par Nigel Hunt, celui-ci franchit l’intervalle avec la puissance qu’on lui connaît et grille la politesse aux derniers défenseurs partis à ses trousses, mais en vain ! Le public exulte de joie. Grenoble a fait tout son retard et repasse devant ! 21 à 18, puis 24 à 18. Grenoble maîtrise totalement son sujet, a complétement renversé le cours du match en dix minutes. Les actions d’attaque des Alpins sont plus tranchantes, les ballons de pression sont mieux tapés et sous lesquels se jettent à cœur joie Lucas Dupont ou Etienne Dussartre. Grenoble tient son match, domine le leader qui tente désespérément de contenir les assauts des Grenoblois compléments libérés du fardeau de cette rencontre qui les avaient rendus prudents au début de celle-ci.

Au final, Grenoble s’impose 24-21, manque d’un rien de conclure la partie par un essai des avants. Grenoble aura alterné le bon et le moins bon, aura été par moment sur du courant alternatif mais surtout, et c’est le plus important, Grenoble a retrouvé du caractère, cette envie de ne rien lâcher.
À la question posée par un journaliste du rugbyrama :
Est-ce le caractère de votre équipe qui vous a le plus plu dans ce match ?

Dewald Senekal répond. : Oui. C’est quelque chose qu’on a vu en début de saison : des matches qui étaient durs où, malgré le manque de maîtrise, les mecs ne lâchaient rien. Je me rappelle des matches à Dax, à Bayonne, à domicile aussi. Ce caractère m’a beaucoup plu au début de saison. Ça nous a manqué pendant un petit moment. Là, je vois ce groupe qui travaille dur. Certains joueurs de retour (comme le capitaine Setephano, Ndlr) ont amené beaucoup d’envie, d’énergie dépensée. Ce soir, de voir ce caractère, ce combat, cette envie de ne rien lâcher, c’est très intéressant."


Dans le midol :
3 étoiles : Godener (qui s’affirme de plus en plus en huit), Hunt (dans le XV du week-end !)
2 étoiles : Casey (quelle belle intégration !) Setephano (retour gagnant du capitaine !)
1 étoile : Gigaschvili, Saseras, Uys

Commentaire : «  la flamme olympique » par NZ.

Nicolas fait allusion aux cérémonies du cinquantenaire des jeux, et se demande si cela n’a pas donné des ailes aux Grenoblois pour faire oublier leur échec contre Perpignan. Il estime que le FCG est sur une nouvelle dynamique après son succès à Vannes. Ce que confirme le président Eric Pilaud «  à partir de maintenant, tous les matchs sont pour nous des tours de phase finale », ce dernier étant venu pour faire le point sur l »effectif de la prochaine saison.

NZ précise que tout ne fut pas simple dans ce match pour les Grenoblois, notamment en première mi-temps, mais le retour des cadres (Steven, Giga, Hunt en forme) et l’intégration des jokers médicaux ( Fifita, Casey , qui retrouve certains bases  de jeu du Munster) a permis d’une part de stabiliser la mêlée, de retrouver de la confiance. Grenoble est à la recherche d’un joker médical de Clément Gelin en 10.
Au classement, Grenoble toujours quatrième, à quatre longueurs des Montois, à 10 de Montauban, Biarritz est revenu à un point de Grenoble. Le leader est maintenant l’USAP qui a 12 points d’avance sur Grenoble. Ce championnat est loin d'avoir rendu son verdict.

Dernière modification par fred (19/02/18 10:40)